Le Japon a suscité en France de nombreux exercices d’admiration – mais aussi de rejet – dont l’inventaire critique demeure à faire. Les grandes orientations de la réflexion intellectuelle française sur ce pays suivent tantôt la verve éblouie de Paul Claudel dans L’Oiseau noir dans le soleil levant (1927), tantôt la charge ironique d’Un barbare en Asie (1933) d’Henri Michaux. Ces deux livres ont pourtant en partage une vision idéale de l’autochtonie perçue comme antidote à l’occidentalisation ; sans le savoir, ils rejoignent de nombreux discours japonais modernes. Monde à l’envers, refuge, modèle inavoué, préfiguration du monde de demain : quel rôle le Japon a-t-il joué ? Comment distinguer les analyses sur ce pays de celles sur la Chine ? Le cas français doit-il être distingué de celui des autres pays occidentaux ?