Dans ses deux Boucheries, Annibale Carracci élabore un programme pictural qui assimile l’homme à l’animal. Pour décrire cette approche, la critique de l’époque utilise le terme « naturale » mais Annibale lui préfère le terme « vivo ». Souvent associé voire réduit à celui du « vero », le « vivant » est autre chose, un concept clef de la pensée philosophique et de l’expression poétique italienne. Il comporte une importante dimension matérielle, énergétique et affective. Le « vivant » implique l’animalité de l’homme. La montrer dans une boucherie est le défi auquel les deux tableaux répondent.