Conférence inaugurale de l’Université de Printemps

Conférence inaugurale de l'Université de Printemps

    « Je crois que la peinture, je m’en moque. La peinture pour moi est un outil de travail. Mes tableaux ont une valeur marchande, mais il n’y a rien de sacré, ce ne sont que des croûtes. Pour moi, la peinture fait obstacle, fait écran à ce qu’elle doit révéler. Donc au départ c’est un handicap, c’est un échec. mais on se débrouille bien avec cet échec, le sujet peut réapparaître, parce que la seule chose qui compte, c’est le sujet. Il y a plusieurs astuces pour mettre en valeur ce sujet. Ce que je fais souvent, c’est de présenter deux tableaux, et entre ces deux qui font écran au sens de mon sujet, je mets en scène un troisième tableau imaginaire. Ce que je viens de décrire, c’est un zeugma, c’est à dire un pont, un « entre deux » qui a plus d’importance que mes croûtes, parce que le spectateur, le public, intervient. Comme le disait Roland Barthes dans Le Degré zéro de l’écriture, l’auteur s’efface devant la responsabilité du lecteur. »

    Citation extraite de : Gérard Garouste, Catherine Grenier, Vraiment peindre, Entretien, Editions Seuil, Paris 2021.

    Figure majeure de scène artistique française actuelle, Gérard Garouste a nourri sa pratique picturale et sculpturale de l’étude des mythes et récits fondateurs, tout en puisant dans son histoire personnelle. Cherchant à diffuser ce plaisir de la création, il a fondé il y a 30 ans l’association La Source : son but est de proposer à des enfants en difficulté sociale des ateliers d’expression artistique qui sont tout autant un terrain de jeu créatif qu’une fenêtre sur d’autres horizons.

    Intervenants : Gérard Garouste (Artiste)

    Crédit photo : Gérard Garouste, Le Maître Panetier et Le Maître Echanson, 2016, huile sur toile, 195 x 270 cm, dyptique (détail du Maître Echanson), Courtesy Galerie Templon, Paris-Bruxelles

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