L’œuvre de W.G. Sebald est souvent qualifiée de « documentaire », une dimension suggérée notamment par l’insertion de photographies et son insistance sur sa « peur du faux » et ses scrupules à « inventer ». L’imagination n’intervient, dit-il, que dans les détails mineurs, pour créer « l’effet de réel ». Ce terme littéraire, forgé par Roland Barthes, est précisément un procédé fictionnel, diamétralement opposé au « ça-a-été » de la photographie en tant qu’«émanation du référent ». Mais Barthes appliquera aussi le concept d’effet de réel à la photographie elle-même, dans un sens très proche du ça-a-été. Ce glissement, relayé par la notion ambiguë de certitude que ça a eu lieu, s’avère également pertinent pour la lecture de Sebald, qui cherche davantage à aiguiser la conscience qu’à documenter la réalité : car l’enjeu, c’est de la réaliser.
Samedi 7 juin, 14h00
Château de Fontainebleau - quartier Henri IV, salle à manger