Entre 1850 et 1950, artistes, folkloristes puis ethnologues s’emparent du motif de la lutte bretonne perçue comme une caractéristique essentielle d’une bretonnité archaïque. Un véritable mythe visuel se constitue ainsi autour de cette pratique qui cristallise l’ordre genré du monde paysan. L’objectif de cette conférence est de relire la formation de ce mythe au prisme du genre. On montrera ainsi comment ces scènes de lutte contribuent à former, notamment à destination d’urbains, une image d’une virilité paysanne perçue comme le versant positif d’une masculinité ouvrière.