Destination touristique parmi les plus prisées du moment, le Portugal ne manque pas de surprendre le visiteur par la richesse de son patrimoine et de sa culture. Surprendre, car malgré sa diversité, son expression artistique peine encore à se faire connaître en France malgré les liens historiques forts entre les deux nations. Au-delà du prisme historique et désormais ironique des trois « f » regroupant football, fado et Fatima, le Portugal est un pays où l’art s’exprime et chemine au croisement des grandes dynamiques actuelles faites de mondialisation, de décolonisation et d’identités tendues comme autant d’intenses réflexions stimulant également les champs muséographiques et patrimoniaux. Loin d’être le simple prolongement d’un tour d’Europe qu’effectuerait le festival, le Portugal comme pays invité est encore plus que par le passé, l’incarnation de sa volonté de donner à voir et faire connaître la culture d’un autre pays. L’histoire de l’art comme un pont entre deux nations et surtout un tremplin pour développer un programme très varié.

De très nombreux invités prestigieux du monde artistique, universitaire, muséal et cinématographique seront présents pour ouvrir au public autant de portes que possible vers la culture portugaise. Le volet patrimoine s’intéressera à la fabrication des collections et des musées et sera l’occasion d’aborder des sujets aussi variés que les azulejos, ces magnifiques carreaux ornementaux sur lesquels glissent le soleil, la pluie et les jours, ou encore l’architecture militaire du pays et ce des Maures à l’empire colonial. Empire colonial que l’on pourra retrouver par exemple à travers la question de l’art des jardins au Portugal et dans ses colonies.

Au moment où la décolonisation et les échanges interculturels sont au centre des débats, le festival cherche aussi à se poser comme outil de perception et de réflexion sur les questions du monde. Les anciennes colonies comme le Brésil, l’Angola, le Mozambique ou encore le Cap-Vert seront ainsi au cœur des discussions au sein de thématiques nombreuses touchant par exemple à l’ancien empire maritime portugais, à la période de l’Estado Novo ou encore aux combats qui innervent l’art contemporain.

Parmi la riche délégation d’intervenants tels que Teresa Villaverde, Nuno Cera, Jõao Onofre, Miguel Branco, Luis Miguel Cintra et Maria de Medeiros, on retiendra parmi de nombreux autres Eduardo Souto de Moura architecte de renommée mondiale récipiendaire du prix Pritzker et Pedro Cabrita Reis artiste plasticien touche à tout qui inaugureront le festival par un dialogue. Si certains artistes portugais tiennent désormais le haut du pavé sur la scène artistique mondiale, le Portugal a longtemps exercé une influence cruciale sur l’art européen dont le souvenir s’est perdu au fil des siècles. Plusieurs conférences s’attacheront ainsi, enfin, à mettre en lumière l’importance culturelle historique du Portugal pendant la Renaissance et l’entièreté des Temps Modernes.

Avec le soutien de la Fondation Gulbenkian – Délégation en France