Dans moins de quatre mois, du 6 au 8 juin 2025, le festival de l’histoire de l’art vivra sa 14e édition sur le thème « Le vrai, le faux », avec l’Autriche pour pays invité. Voici quelques éléments de sa programmation de concerts, expositions et résidences d’artistes.
L’AUTRICHE ENTRE EN SCENE
Cette année encore, le festival de l’histoire de l’art met à l’honneur les artistes du spectacle vivant. Trois groupes de musiciens et de danseurs autrichiens sont invités à présenter leurs créations et à faire vivre au public des expériences originales et immersives grâce au précieux soutien du Forum Culturel Autrichien et de l’Ambassade d’Autriche à Paris.
Le premier d’entre eux, Alpha Trianguli, est composé de quatre musiciens – Alois Eberl, Florian Klinger, Philipp Kienberger et Jakob Kammerer — qui se laissent porter par leur imagination et par leur fascination pour les espaces infinis de l’univers. Ce groupe, qui porte le nom d’une étoile, cherche à mettre en musique la beauté du cosmos à travers les différentes voix des instruments. Sur des rythmes inspirés du jazz, tour à tour énergiques ou contemplatifs, le trombone et le vibraphone opèrent avec les percussions un voyage interstellaire dont le centre de gravité est la contrebasse. Quant aux destinations terrestres d’Alpha Trianguli, le groupe a déjà donné des concerts dans plusieurs pays étrangers : Autriche, Allemagne, Albanie, Thaïlande et Etats-Unis. C’est à l’occasion du festival de l’histoire de l’art qu’il se rend en France pour la première fois afin de présenter son programme Entering Zero Gravity. Leur concert se déroulera dans la salle de Bal du château de Fontainebleau, le 6 juin à 18h.

Le lendemain, au théâtre municipal de Fontainebleau, Liquid Loft proposera une performance innovante, avec son spectacle In Medeas Res. Les nombreuses créations de cette compagnie rassemblent depuis 2005 musiciens, chorégraphes, dramaturges et danseurs. Les fondateurs, Chris Haring, Andreas Berger, Stephanie Cumming et Thomas Jelenik, explorent la perception du corps et de son potentiel à travers le prisme des arts visuels, rendu d’autant plus déformant par la révolution technologique à laquelle nous assistons. Avec In Medeas Res, Liquid Loft revisite le mythe de Médée, femme abandonnée par les dieux mais présentée ici comme une figure féministe, déterminée et émancipée, qui tire toute sa puissance de la magie de l’imagination matérialisée par une scénographie et vidéographie fantastiques.

La musique sera encore au rendez-vous le dimanche 8 juin, dans la salle de Bal du château de Fontainebleau, avec l’ensemble Morphing Chamber Orchestra, qui interprétera des valses de Johann Strauss. Le programme de ce concert a été préparé spécialement pour le jubilé des 200 ans de la naissance du compositeur viennois et a déjà été présenté par l’ensemble au Theater Museum de Vienne. L’occasion rêvée pour le festival de l’histoire de l’art de faire résonner les murs du château de Fontainebleau au son de ces airs célèbres ! Violons, alto et violoncelle, accompagnés d’un piano, joueront donc pour le plus grand plaisir de leur auditoire. L’ensemble, fondé par Thomas Wabnic en 2006, est désormais connu au-delà des limites de Vienne et de l’Autriche pour ses interprétations alliant tradition et innovation. Proposant un répertoire varié, allant des grandes œuvres classiques au jazz en passant par les musiques de films, Morphing Chamber Orchestra a été récompensé par de nombreux prix.

LE CHEMIN DES ECOLIERS
Le festival de l’histoire de l’art renouvelle sa collaboration avec l’École du Louvre, le Conservatoire national de musique et de danse de Paris et avec l’association « Orchestre à l’école ». Les étudiants en histoire de l’art de l’École du Louvre proposeront, tout au long du festival, des visites guidées du château de Fontainebleau, qu’ils vous feront découvrir sous un nouveau jour, à la lumière du thème du vrai et du faux. Le conservatoire national présentera un programme où les frontières entre le vrai et le faux se mélangent : un manuscrit incomplet de Beethoven (Quintette en Mib) réorchestré, une transcription de la Flûte Enchantée de Mozart sans chanteurs et enfin une œuvre authentique pour instruments à vent de Beethoven (Parthia dans un concert). Quant à l’association « Orchestre à l’école », elle offrira, le dimanche 8 juin, un spectacle de musique et de théâtre joué par des élèves de collège et de lycée accompagnés d’artistes professionnels. Le festival de l’histoire de l’art ouvre ainsi ses portes aux jeunes passionnés par les arts !

YVONNE OSWALD, TOPOGRAPHIES DE L’EPHEMERE
A partir du 6 mai 2025, une exposition photographique dédiée à l’œuvre d’une artiste autrichienne, Yvonne Oswald, sera présentée sur le parvis de la gare de Fontainebleau-Avon.
Le travail artistique d’Yvonne Oswald est un appel à une compréhension plus profonde de la nature face à l’exploitation impitoyable de ses ressources. La photographe se consacre à l’étude de la Nature sous toutes ses formes, et questionne la relation que nous entretenons avec notre environnement, autant à l’échelle individuelle qu’à celle de la société. Dans ses œuvres, la Nature est personnifiée et prend de multiples nuances : elle est abstraite, onirique, abandonnée, floue et en mouvement.
Après de nombreuses expositions à New York, Rome, Prague, Téhéran, Ispahan, Düsseldorf, Pays Bas, Autriche et Paris, Yvonne Oswald propose, à l’occasion du festival de l’histoire de l’art 2025, un ensemble de photographies réunies sous le titre de Topographies de l’Éphémère. Dans ces images de paysages autrichiens, le brouillard enveloppe une forêt et la transforme en un tableau mystérieux. Les arbres semblent fondre sous la pluie, les brindilles s’entrelacent dans une étreinte automnale dorée. Les roches puissantes des Alpes s’endorment sous la neige. Soulignant la beauté des détails et la fragilité de la nature et, en fin de compte, l’unité inséparable de la nature et de l’homme, Topographies de l’Éphémère est un appel à renouer les liens qui unissent l’homme à la nature et à ses communautés.

WANG KEPING EN RÉSIDENCE AU CHATEAU DE FONTAINEBLEAU
Vous aurez la chance de l’apercevoir lors du festival : le sculpteur chinois Wang Keping sera en résidence au château de Fontainebleau, à partir du 6 juin 2025. Né en 1949 près de Pékin, l’artiste vit en France depuis 1984. En raison de son rôle clé dans la naissance de l’art contemporain chinois, au sein du groupe Xing Xing (les Étoiles), Wang Keping est une figure incontournable de la scène artistique internationale. Son travail, à vocation désormais moins politique qu’universelle, met en valeur la matière première de ses œuvres, le bois : par des formes rondes et généreuses, à l’aspect lisse et doux, il révèle les lignes uniques du matériau. C’est ce rapport respectueux au végétal qui se manifestera dans les œuvres que Wang Keping exposera dans le parc et les jardins du château de Fontainebleau. Ces sculptures en bois de hêtre seront façonnées à partir d’un arbre du parc de Fontainebleau, tombé en raison des intempéries, dont les tronçons ont été définis par Wang Keping lui-même avant son débitage le 11 février dernier. Lors du festival, l’artiste y apportera les dernières touches sous les yeux du public.
