L’histoire des arts à l’école : plus vite, plus haut, plus fort

Pour la douzième année consécutive, l’Université de printemps d’histoire des arts (UPHA), inscrite au Programme national de formation porté par la Direction générale de l’enseignement scolaire (DGESCO) au ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse et adossée au festival de l’histoire de l’art…, offre aux enseignants, personnels de l’Éducation nationale et au grand public un moment de formation intellectuelle et pratique autour des arts et de leur histoire.

Discofoot Ballet de Lorraine ©Laurent Philippe

L’histoire des arts participe pleinement à la dynamique portée collectivement par les jeux olympiques et paralympiques. Les ateliers et conférences de l’UPHA du festival exploreront ainsi les croisements entre les arts et le sport, comme thème, symbole et trait de société.

En appui sur la devise et sur la place dans l’olympisme accordée aux arts, l’UPHA aura pour objectif de nourrir la réflexion sur la place de l’histoire des arts à l’école, à l’aune des ambitions exprimées au plus haut niveau, à la croisée des préoccupations pédagogiques et didactiques de tous ordres. Les enjeux sont multiples – contenus, moyens, ressources, liaisons avec les partenaires – et seront abordés à l’appui d’exemples, issus notamment d’expériences en lien avec l’actualité sportive, qui permettront de témoigner du dynamisme de cet enseignement qui mobilise les sens et constitue un levier d’émancipation en donnant à voir, éclairer et comprendre le monde.

Afin de mieux appréhender les enjeux de ce grand événement, Vincent Baby, chef de projet Éducation artistique et culturelle à l’Institut national d’histoire de l’art (INHA) a posé trois questions à Fabien Oppermann, inspecteur général au ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse, en charge de l’histoire des arts, président du comité de pilotage de l’UPHA.

Vincent Baby : Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est l’UPHA ?

Fabien Oppermann : L’UPHA est un moment essentiel de réunion annuelle des professeurs et des inspecteurs du ministère de l’Éducation nationale, adossé au festival de l’histoire de l’art depuis sa création, en synergie avec le château de Fontainebleau et l’INHA. Il permet de tisser des liens, générer des rencontres et favoriser les échanges par sa portée interdisciplinaire et c’est donc à cette occasion que dialoguent et s’enrichissent mutuellement des enseignants d’arts plastiques, de musique, d’histoire-géographie, de philosophie, de langues ou de lettres.

Vincent Baby : Et comment s’organise-t-elle ?

Fabien Oppermann : Des ateliers de formation pensés et organisés tout au long de l’année par un comité de pilotage, s’articulent autour de la thématique choisie et développée par le festival, ce qui permet un renouvellement permanent des propositions. Pratiquement, des ateliers sont proposés par des formateurs qui agissent le plus souvent en duos (un professeur accompagné d’un universitaire, d’un conservateur ou de tout autre professionnel expert dans le domaine abordé). En cette année olympique et paralympique, dans laquelle la communauté éducative est pleinement engagée, c’est bien sûr le rapport entre arts et sports qui sera le fil rouge et seront évoqués par exemple le jeu de paume, danser Kandinsky ou le corps en mouvement.

Vincent Baby : Quelle ambition porte cet enseignement ?

Fabien Oppermann : A la suite de la déclaration du Président de la République Emmanuel Macron le 16 janvier insistant sur la place renouvelée qui doit être faite à l’Histoire des arts dès la rentrée prochaine, il s’agit de travailler à la mise en place d’un enseignement plus global de cette discipline et à en forger les cadres. L’UPHA est le laboratoire, depuis des années, où se pense avec effervescence les modalités de cet enseignement et chacune, chacun a en tête de consolider désormais, de manière pérenne, les outils de formation citoyenne et sensible qui s’y sont développés. C’est un magnifique enjeu pour l’avenir !

Un zoo immobile et silencieux à Lille, atelier de l'UPHA lors du FHA22. ©Vincent Baby

Un exemple de projet : le zoo immobile et silencieux

Présenté lors de l’édition 2022 de l’Université de printemps d’histoire des arts, Le zoo immobile et silencieux  a réuni professeures des écoles, inspecteur académique en charge de l’histoire des arts, l’association de quartier Saint Michel en Transition et l’Institut national d’histoire de l’art (INHA).

Ses principaux objectifs étaient de découvrir, identifier puis analyser des représentations animales qui ornent et s’intègrent dans le patrimoine architectural local afin de connaître son environnement proche et d’apprendre à s’y repérer. L’élève est amené à devenir médiateur et passeur de connaissances en préparant un circuit de visite. Le vademecum « Connaître le patrimoine de proximité » coproduit par  le ministère de l’Éducation nationale et l’Institut national d’histoire de l’art a été un des outils de référence pour élaborer ce projet.