Le festival est aussi l’occasion de remettre le prix de thèse « L’Art et l’Essai » destiné à soutenir les travaux de recherche en histoire de l’art, le prix Olga Fradiss pour le meilleur livre sur l’histoire de l’art écrit par un jeune auteur, le prix Blokh pour un ouvrage publié en français sur l’art occidental entre 1600 et 1950, et le prix Beauford Delaney qui récompense une recherche originale sur l’art africain-américain.
Le Prix de thèse « L’Art et l’Essai »
Le Prix de thèse « L’Art et l’Essai » 2022 a été décerné à pour sa thèse « L’Avenir du futur. John McHale et l’art de la prospective (1950-1978) » et à Marion Loiseau pour sa thèse « Les femmes et leurs images, identité, invention, projection de soi dans les livres d’heures de la France de l’Ouest au XVe siècle ».
Les lauréates
Juliette Bessette est docteure en histoire de l’art de Sorbonne Université. Dans le cadre de sa thèse, elle a été boursière du Yale Center for British Art (2017) et du Centre allemand d’histoire de l’art Paris (2019-2020) où elle poursuit, comme chercheuse associée, ses travaux sur l’art des années 1960 à nos jours au prisme de la question environnementale. Elle a contribué à plusieurs ouvrages collectifs et est collaboratrice régulière des Cahiers du musée national d’art moderne. Cette revue publiera bientôt les résultats d’une recherche destinée à fournir les jalons pour une histoire culturelle du dôme géodésique (bourse « Mission Recherche », 2021, et bourse Daniel Arasse de l’École française de Rome et de l’Académie de France à Rome -Villa Médicis, 2022).
Elle a enseigné l’histoire de l’art contemporain à Sorbonne Université, à l’Université Bourgogne Franche-Comté et à l’École du Louvre. Sa thèse intitulée « L’avenir du futur. John McHale et l’art de la prospective (1950-1978) » prend comme fil conducteur le parcours de John McHale, sociologue et chercheur en prospective, pour articuler les problématiques de massification de la culture et de l’information travaillées par le mouvement du pop art anglais avec le développement de l’écologie politique, à partir des années 1960, aux États-Unis.
Marion Loiseau est docteure en histoire de l’art de l’Université de Poitiers. Ces premiers travaux de recherche en histoire de l’art médiéval ont été consacrés aux albâtres anglais dans le diocèse de Bordeaux entre 1340 et 1530. Ces recherches centrées sur l’image médiévale et ses usages ont été enrichies par un second master en Religions et sociétés. Elle a ainsi élargi ses champs de recherches à la sociologie, l’anthropologie et l’histoire des religions. En parallèle de son travail de thèse, Marion Loiseau a occupé la fonction de chargée d’études
et de recherche au sein du domaine d’Histoire de l’Art du ive au xve siècle et du programme Ontologie du Christianisme Médiéval en Images à l’INHA. Sa thèse intitulée « Les femmes et leurs images, identité, invention, projection de soi dans les livres d’heures de la France de l’Ouest au xve siècle » met en lumière, par leur analyse, le contenu discursif des images et les spécificités de la pratique religieuse des femmes laïques à la fin du Moyen Âge. »
Le Prix Olga Fradiss
Le Prix Olga Fradiss 2022 a été attribué à Marine Kisiel pour son ouvrage La peinture impressionniste et la décoration (éditions Le Passage).
La lauréate
Docteure en histoire de l’art et conservatrice du patrimoine, Marine Kisiel est conseillère scientifique à l’Institut national d’histoire de l’art (INHA), rattachée au laboratoire InVisu (unité CNRS/INHA, USR 3103). Conservatrice des peintures au château de Fontainebleau entre 2014 et 2016, elle a ensuite été conservatrice des peintures au musée d’Orsay, en charge des collections impressionnistes, de 2016 à 2020, et y a assuré le commissariat de plusieurs expositions : « Degas Danse Dessin » en 2017, « Degas à l’Opéra » en 2019 et « James Tissot (1836-1902), l’ambigu moderne » en 2020. Succédant à son travail de thèse, consacré à l’intérêt des peintres impressionnistes pour la décoration et le décoratif entre 1870 et 1895 (2016, sous la co-direction de Bertrand Tillier, à l’université de Bourgogne Franche-Comté, et de Richard Thomson, à l’université d’Édimbourg), ses recherches portent sur l’articulation entre arts dits majeurs et mineurs, notamment autour de la question du décoratif et de l’ornement durant la période contemporaine, ainsi que sur le rapport des images au multiple et à leurs supports. Marine Kisiel enseigne régulièrement à l’École du Louvre et à l’université Paris IV. Elle est co-rédactrice en chef, avec Matthieu Léglise, de la revue Perspective, actualité en histoire de l’art. »
La bourse Beauford Delaney-Villa Albertine
La bourse Beauford Delaney-Villa Albertine 2022 a été attribuée à Paul-Aimé William pour son projet de recherche sur « James Amos Porter, historiographie et humanités de l’art africain-américain. Du moderne au contemporain ». Cette bourse, dotée de 20 000 $ (à utiliser au cours des 18 mois suivant l’annonce) soutient une recherche originale sur l’art afro- américain. Cette bourse permettra à Paul-Aimé William de poursuivre ses recherches, lors d’une résidence en 2023 dans les villes américaines de son choix : Washington DC en premier lieu (J.A. Porter a longtemps enseigné à la Howard University), mais aussi New York, Atlanta et Cambridge. Il pourra ainsi rencontrer les principaux
chercheurs et spécialistes, étudier les fonds d’archives, visiter les collections muséales, etc. »
Le lauréat
Paul-Aimé William est doctorant en histoire de l’art – Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) & Institut des mondes africains (Imaf) – sous la direction de l’historien de l’art, Carlo Celius. Il est également membre de la revue d’art contemporain, Afrikadaa. Sa thèse intitulée « Art contemporain en Guyane (1969-2020) » se présente comme une enquête sur la provincialisation et le devenir des expressions de l’art contemporain sur le territoire guyanais, par rapport aux arts des communautés de Guyane.
Le prix Vitale et Arnold Blokh
Le prix Vitale et Arnold Blokh a été décerné à Georges Roque pour son livre « La cochenille, de la teinture à la peinture. Une histoire matérielle de la couleur » (Gallimard).
Ce prix, décerné par l’INHA et la Fondation Jean Blot, récompense l’auteur/l’autrice d’un ouvrage sur l’art occidental entre le XVIIe et le XXe siècle. Il concerne les ouvrages publiés en français dans l’année précédant la remise du prix. Le choix se fait sur proposition des membres du comité scientifique de ce prix. Il est désormais attribué tous les deux ans, en alternance avec le prix littéraire Jean Blot. Son créateur, l’écrivain Alexandre Blokh, dit Jean Blot, grande figure intellectuelle engagée en faveur de la défense de la liberté d’expression, disparu en décembre 2019.
Le lauréat
Philosophe et historien d’art, Georges Roque, directeur de recherches honoraire au CNRS, a été rattaché au Centre de recherches sur les arts et le langage (EHESS) depuis sa formation. Il compte parmi les plus importants théoriciens actuels de la couleur.