Les grands invités de l'édition 2021

Annette Messager

Née à Berck-sur-Mer en 1943, Annette Messager est une artiste plasticienne française. Etrangère à un certain milieu institutionnel et éloignée de l’art politique tel qu’il se développe après Mai 68, Annette Messager développe à partir des années 70 une pratique artistique centrée sur les clichés attachés aux femmes, à leur corps ou leur psychologie. Les magazines de beauté, les objets types de la féminité, les ensembles à couture mais aussi les jouets, les vêtements, tout ce qui fait appel au domaine du symbole et de la mémoire l’intéresse pour aborder des thématiques sociétales, intimes ou politiques. Elle tient sa première exposition personnelle en 1973 à la Städtische Galerie im Lenbachhaus à Munich. De très nombreuses autres se succèdent alors et elle acquiert rapidement une renommée internationale. En 2005 elle reçoit le Lion d’Or pour son oeuvre Casino à la 51ème Biennale de Venise puis en 2016 le prix Praemium Imperiale pour l’ensemble de son oeuvre dans la catégorie sculpture.
Ses créations sont conservées dans les plus prestigieuses institutions publiques et privées internationales : MoMa, Guggenheim, Pompidou, Tate, Lacma, MAM etc.

KIYOSHI KUROSAWA

Kiyoshi Kurosawa, né au Japon en 1955, est cinéaste. Relève de la Nouvelle Vague japonaise , il fait partie de « l’école Super 8 ». Il réalise très vite des films de genre, tout en insufflant des références au cinéma européen et américain qui lui est cher, jusqu’à en renouveler profondément les codes et devenir l’un des cinéastes contemporains les plus estimés, au style immédiatement perceptible. Sa reconnaissance française démarre avec la découverte de films de fantômes ou de thrillers paranormaux comme Charisma (1999), Kairo (2001) ou Rétribution (2006), dont la sortie alterne avec des films plus expérimentaux mais tout aussi inquiétants comme Vaine illusion (1999), ou Doppelganger (2003). Son œuvre a évolué ces dernières années vers des films subvertissant plus directement les procédés de genre habituels, comme Tokyo Sonata (2008, Prix spécial du jury à Cannes), les fictions Vers l’autre rive (2015, prix de la mise en scène Un Certain Regard), Le secret de la chambre noire (2016) tourné en France, et son dernier film, Au bout du monde (2019).

JEANNE BALIBAR

Après des études d’histoire et l’École normale supérieure, elle intègre le Conservatoire national supérieur d’art dramatique et très vite la Comédie-Française comme pensionnaire, elle alterne ensuite entre les rôles au théâtre et au cinéma. Elle fait ses débuts dans La Sentinelle (1992), premier long-métrage d’Arnaud Desplechin, puis tourne pour des réalisateurs expérimentés comme Jacques Rivette, Raoul Ruiz, Benoît Jacquot ou Jean-Claude Biette, ainsi qu’avec une bonne part du jeune cinéma d’auteur français des années 1990 et 2000 : Laurence Ferreira Barbosa, Bruno Podalydès, Pierre Léon, Jean-Paul Civeyrac, Ilan Duran Cohen, Antoine Barraud… Incarnation inoubliable du Barbara de Mathieu Almaric en 2017, elle joue un petit rôle dans Les Misérables (2019) de Ladj Ly. Au théâtre, elle est notamment l’interprète des mises en scène de Julie Brochen, Olivier Py, Yves-Noël Genod, et Frank Castorf. Chanteuse, avec deux albums musicaux à son actif, sur des musiques de Rodolphe Burger et Dominique A, on l’entend dans le documentaire que lui a consacré Pedro Costa : Ne change rien (2010).

TAKESADA MATSUTANI

Né à Osaka au Japon en 1937, il se forme très tôt au dessin et à la peinture. Au début des années 1960, il commence à travailler avec un matériau nouveau, la colle vinylique, dont il explore les propriétés plastiques, et crée des œuvres dans lesquelles les formes organiques sont prépondérantes. Le caractère novateur de son œuvre est rapidement reconnu. Il devient membre permanent du mouvement Gutai, courant d’avant-garde qui naît au Japon dans les années 1950. Matsutani s’installe à Paris et intègre très vite l’Atelier 17, animé par Stanley William Hayter, dont il devient l’assistant. En 1968, il rejoint parallèlement l’atelier de sérigraphie créé par Kate Van Houten et Lorna Taylor, ce qui lui permet d’explorer deux directions différentes : les formes géométriques en aplats de couleurs, pouvant évoquer le Hard Edge et la photo-sérigraphie. Après presque une décennie consacrée principalement à l’estampe, Matsutani reprend dans les années 1970 la création d’œuvres sur toile avec de la colle vinylique et entame un travail, qu’il poursuit encore, reposant sur les rapports entre le noir de l’encre, les reflets des traits de graphite et le blanc du papier ou de la toile.

HÉLÈNE DELPRAT

Née à Amiens en 1957, Hélène Delprat est une artiste plasticienne, peintre et vidéaste française.
Diplômée des Beaux-arts de Paris, elle réussit le concours de l’Académie de France à Rome en 1982 et part travailler deux ans à la Villa Médicis où elle présente sa première exposition anonyme intitulée Jungles et Loups. Inspirée par la littérature, par le cinéma ou par la radio, Hélène Delprat développe à travers une pratique quotidienne une œuvre pleine d’autodérision en utilisant à la fois le dessin, la peinture, la photographie, les archives ou la vidéo qui font d’elle une artiste inclassable. Son travail explore également les questions de l’enregistrement, de la mémoire, de l’identité et du voyage à travers le règne de rêves extravagants et impénétrables.
Professeur de dessin aux Beaux-arts de Paris, elle est représentée par la galerie Christophe Gaillard où s’est notamment tenue son exposition Je déteste mes peintures fin 2020.

TSUYOSHI TANE

Né en 1979, Tsuyoshi Tane est un architecte japonais basé à Paris. Centré sur la notion d’archéologie, d’empilement et de considération pour la mémoire des lieux, il considère son travail comme une « Archéologie du futur ». Une exposition éponyme a été créée par Tsuyoshi Tane pour diffuser son rapport à l’architecture. En 2016 est inauguré le musée national d’Estonie qu’il a conçu. Un an plus tard, il fonde à Paris Atelier Tsuyoshi Tane Architects (ATTA) qui porte sa vision personnelle d’activation des souvenirs anciens par l’architecture pour créer des projets atypiques. Le cabinet réalise à la fois des travaux publics comme le Hirosaki Museum of Contemporay Art ou le Pavillon Furoshiki de la mairie de la ville de Paris.