Portrait of Jason

Portrait of Jason
  • 7 juin 202516h00à 18h15

Le 2 décembre 1966, Shirley Clarke et une équipe de tournage se retrouvent dans une chambre du mythique Chelsea Hotel à New York. Douze heures durant, ils vont s’entretenir avec Jason Holliday, personnage bavard, prostitué, noir et homosexuel, qui se raconte devant la caméra, une bouteille de scotch et une cigarette à la main. Si le dispositif est mis à nu et semble rechercher l’authenticité la plus absolue, le spectateur ne cesse de s’interroger face aux propos impudiques de Jason : histoires véritablement vécues ou complètement fabulées ? En brossant le portrait d’un homme au parcours hors normes, la cinéaste décrit également en filigrane la société américaine des années soixante. « La partie vraiment la plus extraordinaire de Portrait of Jason a été l’expérience du tournage elle-même. (…) Je suis finalement devenue moi-même une partie de la situation, non pas le deux ex machina, mais un tout avec Jason et la caméra. » (Shirley Clarke, Entretien avec Jonas Mekas, Village Voice, 24 août 1967).

Avec Shirley Clarke, Jason Holliday, Carl Lee

précédé de

Meshes of the Afternoon

Une femme s’endort. Des images de son inconscient apparaissent. Oniriques, répétitives et symboliques, ces images constituent la trame du récit, confus et obsédant, entre rêve et réalité. Œuvre non narrative, Meshes of the Afternoon est un exemple clé du « film de transe », œuvre dans laquelle la caméra transmet la vision subjective du protagoniste sous l’emprise du rêve. Le personnage central, joué par Maya Deren elle-même, est en phase avec son inconscient et pris dans un réseau d’événements oniriques qui se répercutent sur la réalité.

Maya Deren
États-Unis / 1943 / Expérimental / 14′

Intervenants : Alice Leroy (Université Gustave Eiffel critique de cinéma Cahiers du cinéma), Stefano Miraglia (artiste curateur critique)

Crédit photo : Shirley Clarke, Portrait of Jason, 1967 © Les Films du Camélia

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