La section cinéma du FHA25

La section cinéma s’inscrit dans le prolongement des interventions sur l’histoire de l’art et le patrimoine proposées durant le festival autour du pays invité et du thème annuel. Sa programmation est pensée comme un parcours à travers toute l’histoire du cinéma (du muet au plus contemporain), ses genres et ses formes (du documentaire à la fiction en passant par l’animation et le cinéma expérimental). 

Dans le même temps, elle se veut attentive à la façon dont le cinéma accueille et fait voisiner en son sein tous les autres arts. Au cœur des deux parcours sur le thème et le pays invité, les films dialoguent et se font écho, quelle que soit leur durée, du court au long métrage : chaque spectateur ou spectatrice est libre de tisser entre eux ses propres liens comme de suivre de nouvelles pistes, à l’appui des récits, discours, formes, gestes et figures convoqués, et en y retrouvant certaines des réflexions ouvertes durant les trois jours de la manifestation. Imaginées pour tous les publics, les séances de la section cinéma font cohabiter les cinéastes connus et méconnus, les grands classiques et les œuvres inédites en France. 

Elles offrent quelque trente rendez-vous : dans les salles du cinéma Ermitage de Fontainebleau, à deux pas du château, des projections de films, introduites par des critiques et des spécialistes ou suivies de rencontres avec des cinéastes, artistes, acteurs et actrices, chercheurs et chercheuses ; dans les nombreux autres lieux du festival, des tables rondes, des conférences-projections et des performances seront organisées pour ouvrir encore à d’autres sujets.

L’Autriche


L’histoire géopolitique de l’Autriche rend complexe un panorama du cinéma autrichien, particulièrement dans sa période classique qui révèle ses forts liens avec les productions du voisin allemand. La programmation prend en compte cette complexité historique en mettant notamment en valeur quelques joyaux de l’époque muette, dont certains signés par des cinéastes incontournables qui, bien avant l’Anschluss, avaient quitté Vienne pour démarrer leur carrière à Berlin, Paris ou Hollywood. Nous mettrons en lumière au moins un célèbre « Heimatfilm » qui a fait connaître après-guerre les beautés naturelles de l’Autriche. Une grande place sera évidemment accordée au cinéma expérimental autrichien (avec des focus autour de VALIE EXPORT mais encore à travers le pont qu’instaure Peter Kubelka entre Paris et Vienne, à l’ouverture du Centre Pompidou). Quelques oeuvres importantes de grands cinéastes autrichiens contemporains (d’Axel Corti à Ruth Beckermann, en passant par Michael Haneke) seront également présentées.
Nous compléterons ce bref panorama en identifiant au sein du cinéma autrichien le plus contemporain le travail de celles qui aspirent aujourd’hui à renouveler les formes et les genres (le biopic, le film sur l’art, avec Anja Salomonowitz, ou encore le cinéma expérimental et d’animation).

 

Le vrai, le faux



Au cinéma, si des dispositifs parfois complexes sont mis en place pour capter le réel et le retranscrire, certains faux documentaires (ou « documenteurs », pour reprendre le terme que l’universitaire François Niney forge à partir du titre d’un film d’Agnès Varda) incitent le
spectateur à mettre en doute sa propre croyance dans la réalité de ce qui lui est montré, dans la vérité de ce qui lui est dit. La programmation met ainsi en avant des documentaires où la réalité est travestie, des films qui doivent être appréhendés comme
de véritables trompe-l’oeil ou d’autres qui s’affirment comme de subversifs détournements.

Dans ces exemples tout à fait stimulants pour la pensée, quelles nouvelles vérités finissent par être énoncées ? Il s’agira également de proposer des films de tout genre (fiction, animation, essai) mettant en scène des histoires de faux et de faussaires, de
faux-semblants et d’illusion ; des films qui ouvrent une réflexion sur la coexistence du vrai et du faux, ou sur une vérité de l’artifice et du simulacre ; des films qui subtilement rendent indiscernables réel et imaginaire. La programmation accueillera par ailleurs des
fictions mettant en scène des comédien·ne·s au travail, plongés par les cinéastes au coeur de décors arborant la plus grande facticité : à la recherche de la plus véritable des illusions, toutes et tous révèlent l’ambivalence du jeu avec les émotions de leurs personnages.
 




Quelques temps forts de la programmation