édition 2014

Thème : Collectionner

Pays invité : La Suisse

COLLECTIONNER, LE THÈME DE L’ÉDITION 2014

Collectionner est un geste essentiel dans l’histoire de l’art, mais aussi une passion que chacun a pu éprouver dès l’enfance. La collection parle des relations entre l’oeuvre d’art et la société, entre les artistes et leurs commanditaires ou acheteurs, entre les amateurs privés et le public.

Pourquoi collectionner ?
Le but et le plaisir de la collection est-il le même pour un empereur romain, un roi de France ou un chef d’entreprise contemporain ? Collectionnent-ils pour eux seuls ou pour un public, et quel public ? Il s’agit ici de comprendre comment s’articulent passions privées et patrimoine, passages entre collections privées et collections publiques, ainsi que les différents modes de mécénat.

Le balancement entre montrer et cacher est essentiel à toute collection. Collectionner signifie aussi mettre en scène des objets afin de raconter une histoire. La présentation des peintures, jusqu’au XXe siècle, par écoles nationales, les classements successifs des arts extra-européens, de l’ethnographie aux « arts premiers », ont rendu visible une histoire de l’humanité dont la richesse ne cesse d’être interrogée.

La collection peut aussi se proposer de décrire le monde : aux XVIe et XVIIe siècles, les frontières deviennent plus poreuses entre sciences et arts, produisant quantité d’objets précieux, rares ou insolites, qui s’exposent désormais dans des cabinets de curiosités ou chambres des merveilles. Ils inspirent aujourd’hui encore des artistes. Par ailleurs, la quête de l’extraordinaire est un puissant moteur dans la recherche du collectionneur.

Si le thème permet d’explorer les relations entre les artistes et leurs collectionneurs, il invite aussi le visiteur à inverser le regard et à interroger les artistes souvent eux-même collectionneurs. Des antiques de Michel-Ange aux oeuvres d’art brut de Dubuffet, ces collections nourrissent et éclairent leur propre création. À tel point que le geste de collectionner peut être le principe même d’une oeuvre. Quand la collection elle-même devient une oeuvre, c’est un geste premier de l’enfant qui est retrouvé.

LA SUISSE, PAYS INVITÉ

Après l’Italie en 2011, l’Allemagne en 2012 et le Royaume-Uni en 2013, c’est la Suisse qui sera le pays mis à l’honneur en 2014.
Territoire passionnant pour l’histoire de l’art, la Suisse possède une riche actualité dans le domaine du patrimoine, de la recherche ou de la création artistique. À la croisée de plusieurs aires linguistiques et culturelles (germanique, italienne et française), son histoire très particulière détermine un rapport singulier au patrimoine.

Jusqu’au XIXe siècle, pas d’État central organisateur d’une politique nationale de la culture, mais de multiples acteurs (hommes de pouvoir, institutions civiles ou religieuses). Puis, au XXe siècle, de très nombreuses initiatives privées, émanant de citoyens suisses d’origine ou d’adoption. La Suisse abrite ainsi un nombre exceptionnel de collections, dans des domaines aussi variés que les arts premiers, l’art contemporain ou l’archéologie, qui lui permettent de rivaliser avec les plus grands pays du monde.

Le pôle bâlois constitue un cas tout à fait unique, concentrant collections, musées et foire internationale d’art contemporain de référence. De nombreuses sociétés savantes, dont la Société d’histoire de l’art en Suisse fondée en 1880, étudient et font connaître par l’intermédiaire de publications de haut niveau scientifique le patrimoine helvétique.

Dotée d’universités largement ouvertes, la Suisse a attiré des professeurs d’envergure internationale dont certains ont profondément marqué leur génération, comme Maurice Bess à Genève, à la fois conservateur et universitaire, premier titulaire d’une chaire d’art contemporain, auquel le Festival rendra hommage en partenariat avec le Centre culturel suisse de Paris.

Tables rondes et conférences permettront d’évoquer et de faire connaître le patrimoine suisse et sa place dans le monde de l’art contemporain, de montrer les spécificités qui déterminent le dynamisme des musées suisses aujourd’hui, pour enfin les comparer à d’autres institutions européennes.